Au lendemain de l’élection du prochain Président, retour sur le bilan énergétique du quinquennat de François Hollande.
Ces cinq dernières années ont été ponctuées de succès sur le plan énergétique avec notamment :
La COP 21 – marquée par l’Accord de Paris
L’engagement des territoires pour la loi transition énergétique pour la croissance verte (LTECV)
La territorialisation du débat et des questions énergétiques
Mais aussi par des éléments controversés comme la ponction des budgets des agences de l’eau sur plusieurs exercices. On fait le point sur les éléments phares de ce quinquennat énergétique.
Premier élément, la COP 21, conférence mondiale tenue à Paris en décembre 2015. L’objectif de cette conférence était de trouver un accord pour lutter de façon conjointe contre le dérèglement climatique, au niveau mondial. Large succès diplomatique pour la France, 150 chefs d’Etat étaient présents et la conférence marquait la signature de l’accord de Paris, entré en vigueur le 4 novembre 2016. Point noir de cet évènement, l’une des composantes majeures de cet accord était de fixer un prix planché du carbone suffisamment conséquent mais il a été limité au prix du charbon dans un premier temps puis finalement retiré du projet de loi de Finance 2017.
La loi sur la transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en juillet 2015 fut également un élément majeur de la politique énergétique du quinquennat. Axée sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, ainsi que sur le renforcement de l’indépendance énergétique du pays à travers une politique de croissance verte, la loi proposait des objectifs ambitieux : porter à 50% la part du nucléaire dans le mix énergétique français d’ici 2025, baisse de la part des énergies fossiles et hausse de celle des énergies renouvelables, baisse de 40% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990 pour 2030 et division par 4 pour 2050 et enfin, réduction de moitié de la consommation énergétique française pour 2050 par rapport à la référence de 2012.
Troisième élément marquant de ce quinquennat, la volonté de « faire de Paris l’une des places financières de référence dans le soutien à la transition énergétique », sous le gouvernement de Ségolène Royal. En ligne avec cet objectif, on note une volonté d’être le premier pays à émettre des « green bonds » ou obligations vertes. Bilan plutôt positif puisqu’en janvier dernier, la France levait 7 milliards d’euros à 22 ans pour ses premiers « green bonds ». On peut également relever la loi Sapin II ou encore l’engagement de Paris pour la mise en place de la TTF (taxe sur les transactions financières) au niveau européen dont le produit serait alloué au « développement et à la lutte contre le réchauffement climatique »
Ségolène Royal, ministre de l’environnement, de l’énergie et de la mer présentait ce 19 avril, au Conseil des ministres, son bilan concernant l’application de la loi transition énergétique pour la croissance verte et demandait à ses successeurs de « poursuivre la mise en œuvre de l’agenda de l’action » pour la transition énergétique française. Il faut désormais espérer que, malgré un projet écologique et énergétique passé sous silence lors de la campagne, le nouveau président poursuivra une politique plus ambitieuse.
Image : Photo Raymond Depardon
© DILA – LA DOCUMENTATION FRANCAISE – 2012