Le plan de relance à hauteur de 100 milliards d’euros est avant tout une « stratégie de lutte contre les conséquences économiques et sociales de la crise sanitaire depuis le début de l’année où l’on a assisté à une paralysie de l’économie » comme l’a indiqué le Premier Ministre Jean Castex. Même si un plan d’urgence a été déployé en quelques jours face à la crise en début d’année, pour un montant de 470 milliards d’euros, la France reste affaiblie à ce jour.
L’un des objectifs de ce plan est de « retrouver dès 2022 le niveau de richesse d’avant la crise ». Pour cela, le plan se concentre sur trois leviers :
- L’atténuation des effets de la récession économique,
- La réduction et la lutte contre les impacts de la crise sur le pacte social et territorial,
- L’accélération de la transformation de l’économie.
Le Premier ministre souligne le fait que l’emploi est une priorité absolue dans le cadre de ce plan de relance, toutefois la transition écologique occupe également une place majeure.
La transition écologique, sujet majeur du plan de relance
En ce qui concerne la transition écologique, le plan est guidé par un « fil vert », comme l’a rappelé la ministre de la Transition écologique, Barbara Pompili invitée sur France Inter le 8 septembre dernier. En effet un investissement massif à hauteur de 30 milliards d’euros est prévu notamment pour le climat et la biodiversité.
La ministre a également indiqué que cette part verte sera complétée par d’autres actions telles que les formations aux métiers « verts », la rénovation des hôpitaux, le tourisme durable, la relocalisation d’entreprises, etc. Pour rappel, les quatre secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre (GES) sont les transports, le bâtiment, l’industrie et l’agriculture. Dans ces secteurs, 9 milliards d’euros au total seront déployés afin de pouvoir atteindre la neutralité carbone en 2050.
De plus, l’objectif sera d’accompagner les ménages dans cette transition en misant sur trois axes : la rénovation de leurs logements, le changement de leurs véhicules et des déplacements moins polluants aussi bien dans les grandes villes que dans les territoires.
La rénovation énergétique des bâtiments, focus sur Ma Prime Rénov
Avec un budget de 6,7 milliards d’euros prévu pour la rénovation énergétique des bâtiments publics (hôpitaux, écoles, collèges, lycées) comme privés, 2 milliards seront alloués pour Ma Prime Rénov qui sera accessible à tous les propriétaires et copropriétaires, sans distinction de revenus, qu’ils occupent leur logement ou qu’ils le mettent en location. « Le montant de l’aide reste forfaitaire et continue de s’adapter aux revenus des bénéficiaires, aux gains énergétiques et à la production de chaleur renouvelable permis par les travaux » (Communiqué Ma Prime Rénov, septembre 2020). Les conditions et les montants exacts des évolutions de Ma Prime Rénov seront précisés par le Gouvernement d’ici le 1er octobre 2020 et tous les devis de travaux signés après cette date seront éligibles à l’aide.
Accessible à tous les français à partir du 1er janvier 2021, les travaux de rénovation des bâtiments engagés par les ménages « dès cet automne » seront « éligibles » à Ma Prime Rénov’ (Ministre déléguée auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée du Logement, Emmanuelle Wargon, franceinfo, 05/09/2020).
« Il y avait auparavant trop d’aides pour permettre de changer une fenêtre ou de mettre de l’isolation sous son toit mais cela ne permettait pas d’avoir un logement réellement efficace énergétiquement » déclare Barbara Pompili sur France Inter. L’objectif est donc d’octroyer des aides plus fortes si les ménages font une rénovation globale afin qu’ils puissent bénéficier d’une plus-value sur l’étiquette énergétique de leur bien et lui donner ainsi une plus grande valeur. Les forfaits sont donc revus afin de favoriser les rénovations globales les plus efficaces et d’éradiquer les passoires énergétiques (étiquette énergie F ou G).
La CAPEB (syndicat patronal de l’artisanat du bâtiment) s’est prononcée en faveur de cette hausse de financement pour Ma Prime Rénov mais rappelle que « pour atteindre cet objectif ambitieux de logements rénovés, il faudra également réunir plusieurs conditions, notamment simplifier le dispositif RGE, fluidifier le dispositif des CEE, accompagner les entreprises et informer les clients. Ce que nous demandons au Gouvernement, c’est de fluidifier ces dispositifs, de les rendre plus lisibles et plus stables. »
Sources :
Annonce du plan de relance au Conseil des ministre, jeudi 3 septembre 2020
Intervention de la ministre Emmanuelle Wargon sur franceinfo, samedi 5 septembre 2020
Intervention de la ministre Barbara Pompili sur France Inter, mardi 8 septembre 2020
Communiqué de presse de la CAPEB concernant le Plan de relance, 4 septembre 2020
Communiqué Ma Prime Rénov au regard des mesures du plan de relance, septembre 2020